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Une épopée collective

par Emilie Pavy

Le projet d’écriture collective a refait surface chez les latinistes de 5e (2019-2020) cet automne. Au terme d’exposés sur les expressions héritées de la mythologie, nous avons écrit un texte qui devait faire apparaître ces dernières.

Le voici !

Nous vous souhaitons une bonne lecture. À vous de repérer les 13 expressions qui parsèment le récit !

 

ÉPOPÉE ET COMPAGNIE

Nous étions vingt-quatre guerriers gaulois en quête d’une aventure extraordinaire : découvrir une contrée lointaine, encore inexplorée, la Sicile. Nous étions loin de nous douter des dangers que nous allions devoir affronter.

Tout d’abord, nous fûmes confrontés à l’orgueil des Romains qui refusaient de nous laisser quitter notre village de Brissouforum. Ils se prenaient vraiment pour la huitième merveille du monde avec leurs conquêtes. Mais nous étions déterminés : pour les affronter nous prîmes une mesure draconienne. Nous décidâmes de les provoquer pour qu’ils nous capturent et que nous sortions du village.

C’est ainsi que nous nous retrouvâmes dans une geôle dans le village occupé de Fontenumlébrissum. Nos conditions de vie étaient misérables mais nous n’y restâmes pas longtemps grâce à une idée ingénieuse : feindre une épidémie extrêmement contagieuse. La panique générale nous permit de nous enfuir mais nous tombâmes de Charybde en Scylla : un groupe d’horribles monstres aux mains ornées d’yeux, aux visages inversés nous barra la route. Nous étions médusés. Parviendrons-nous à nous échapper ? La Sicile n’était peut-être qu’une chimère.

Passée la surprise à la vue de ces créatures hideuses, nous dûmes user de notre calme olympien pour élaborer une stratégie : il fallait mettre en œuvre notre redoutable force herculéenne pour les vaincre. De plus, nous avions remarqué leurs habits brodés d’or et de joyaux. Si nous les battions, non seulement nous pourrions poursuivre notre route mais aussi payer notre voyage en Sicile. Il fallait toucher le pactole ! Cependant, l’un de nous était un oiseau de mauvais augure : il assura que cette tâche était vaine. Nous voulûmes lui prouver le contraire en établissant un plan d’attaque : nous disperser pour que les monstres se séparent également. Un autre proposa de combattre seul, assez narcissique pour se croire plus fort que nous tous réunis. Combat contre les monstres, désaccord entre nous : nous étions loin de l’âge d’or de notre complicité !

Malheur à nous ! Ces créatures avaient le pouvoir de prendre notre apparence si bien que nous nous retrouvâmes avec de nombreux sosies, incapables de nous différencier les uns des autres.

Notre étonnement ne dura pas longtemps, car une idée jaillit : nous allions procéder à un combat de mots ou joutes verbales ! En effet, les monstres, n’ayant pas la capacité de parler notre langue, ne pourraient pas y répondre et seraient alors reconnaissables.

Chacun dut donc se présenter :
— Salve, Matheus sum ! Ut vales ? dit l’un des nôtres à celui qui lui faisait face.
— Faqhgshqixsa ! Grumph ! répondit la créature.

Nous nous jetâmes sur lui, récupérâmes ses joyaux et ainsi de suite jusqu’au dernier. Nous étions riches comme Crésus. Nous pûmes ainsi nous rendre en Sicile en empruntant une galère.

Des richesses intellectuelles allaient enfin s’offrir à nous.